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Lapin de garenne : qui est-il ? Est-ce un nuisible ?

Lapin de garenne : qui est-il ? Est-ce un nuisible ?Créditphoto : Charles J. Sharp

Le lapin de garenne est une espèce commune : si l’on traverse les campagnes de nuit, il est assez fréquent d’apercevoir ces petits herbivores s’enfuir, éblouis par les phares. Toutefois, leur population décline sévèrement depuis 40 ans. Classé un temps comme nuisible, qu’en est-il aujourd’hui ? Zoom sur un animal considéré par beaucoup comme une menace et qui est lui-même fortement menacé.

Qui est le lapin de garenne ?

Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), aussi appelé lapin commun, est un mammifère appartenant à l’ordre des lagomorphes et à la famille des léporidés. Son qualificatif de “garenne” vient d’un terme désignant le vaste enclos où il était élevé en semi-captivité jusqu’au Moyen-Âge. Le petit herbivore est l’espèce souche de tous les lapins domestiques qui comptent aujourd’hui un grand nombre de races et de variétés obtenues par sélection. Il faut savoir que le lapin était considéré comme un rongeur avant d’être classé parmi les lagomorphes. Deux caractéristiques principales les distinguent ces animaux :

  • La présence de 2 paires d’incisives à la mâchoire supérieure, l’une derrière l’autre (contre 1 seule paire pour les rongeurs), mais aussi par une mastication latérale et non pas d’avant en arrière ;
  • Un nombre de doigts différent : 5 aux pattes avant et 4 aux pattes arrière pour les lagomorphes (contre 4 aux pattes avant et 5 aux pattes arrière chez la plupart des rongeurs) ;

Qui est le lapin de garenne ?

Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), aussi appelé lapin commun, est un mammifère appartenant à l’ordre des lagomorphes et à la famille des léporidés. Son qualificatif de “garenne” vient d’un terme désignant le vaste enclos où il était élevé en semi-captivité jusqu’au Moyen-Âge. Le petit herbivore est l’espèce souche de tous les lapins domestiques qui comptent aujourd’hui un grand nombre de races et de variétés obtenues par sélection. Il faut savoir que le lapin était considéré comme un rongeur avant d’être classé parmi les lagomorphes. Deux caractéristiques principales les distinguent ces animaux :

  • La présence de 2 paires d’incisives à la mâchoire supérieure, l’une derrière l’autre (contre 1 seule paire pour les rongeurs), mais aussi par une mastication latérale et non pas d’avant en arrière ;
  • Un nombre de doigts différent : 5 aux pattes avant et 4 aux pattes arrière pour les lagomorphes (contre 4 aux pattes avant et 5 aux pattes arrière chez la plupart des rongeurs) ;

Comment reconnaître le lapin commun ?

Le lapin de garenne se distingue essentiellement du lièvre par sa taille (il est le plus petit des deux). Son corps mesure entre 35 et 50 cm (sans la queue et les oreilles). Ses oreilles sont plus courtes, ne dépassant pas 9 cm. Son poids varie entre 1 kg et 2,5 kg. Sa fourrure gris-brun à gris-beige tire sur le blanchâtre au niveau du ventre et présente une petite tache rousse sur la nuque. La tête de la femelle est plus fine et allongée que celle des mâles. Le lapin de garenne possède 28 dents qui poussent en permanence.

Quelles sont ses capacités physiques ?

Le lapin de garenne possède une excellente vue de loin, à laquelle s’ajoute la souplesse de son cou qui lui permet de voir à 360°. Dès lors que la luminosité baisse, il continue à voir très bien. C’est pourquoi, pour mieux échapper à ses prédateurs, il est plus actif au crépuscule. Les lapins de garenne distinguent les verts des bleus. Leur vision de près n’est pas aussi bonne mais les vibrisses prennent le relais des yeux. Leur ouïe n’est pas un sens très aigu, au contraire de leur odorat. Le goût est également très développé, le lapin de garenne sachant distinguer le salé, du sucré, de l’acide et de l’amer. Le lagomorphe se déplace en bondissant et en cas de danger, il détale en effectuant de rapides changements de cap à une vitesse pouvant atteindre 38 km/h. L’animal n’est pas très bon nageur ni grimpeur.

Où trouve-t-on des lapins de garenne ?

Le lagomorphe est originaire du sud-ouest de l’Europe et du nord-ouest de l’Afrique. À l’état sauvage, le lapin de garenne vit sur tous les continents à l’exception de l’Asie et de l’Antarctique. L’animal recherche des milieux semi-ouverts, tels que les landes, les garrigues, les champs, les forêts et parfois les parcs. Il affectionne les terrains meubles où il creuse ses terriers souvent pourvus de nombreuses entrées et galeries (le réseau de terriers s’appelle une garenne). Pour chercher sa nourriture, le lapin ne s’éloigne que de quelques centaines de mètres de son gîte. Il a été introduit dans de nombreuses régions du monde en raison de son utilisation comme animal de compagnie, de sa valeur marchande dans l’industrie de la fourrure et de sa popularité en tant que gibier de chasse. En captivité, le lapin domestique est élevé dans des clapiers.

Que mange le lapin de garenne ?

À l’état sauvage, Oryctolagus cuniculus ou lapin européen, se nourrit principalement de plantes herbacées. Son régime alimentaire comprend une grande variété d’herbes, de graminées, de feuilles, de bourgeons et parfois d’écorce. Le lapin de garenne est également connu pour consommer des légumes verts, des racines et des tubercules lorsqu’ils sont disponibles dans leur environnement. Parmi les plantes cultivées figurant sur son menu on peut citer les céréales, les carottes et les choux. Un lapin de garenne avale entre 200 et 500 g de nourriture par jour. Il consomme ses propres crottes , pour recycler ses bactéries intestinales(caecotrophie).

Quel est son mode de vie ?

Principalement crépusculaire et nocturne, le lapin de garenne s’active rarement en pleine journée. En cas de danger, il frappe le sol avec ses pattes postérieures pour alerter ses congénères. L’herbivore délimite son territoire par son urine et ses crottes. Il vit en couple ou au sein d’une colonie constituée d’une vingtaine d’individus dont les relations s’organisent autour d’une hiérarchie précise, mais remise en cause chaque printemps par des postures d’intimidation et des combats. Une fois l’ordre hiérarchique établi, les comportements agressifs cessent, les vaincus se laissant alors dominer. Les mâles dominants pratiquent la polygamie et ont la priorité pour s’accoupler avec les femelles. Chez ces dernières, les dominantes bénéficient d’un meilleur emplacement pour mettre bas.

Comment se reproduit le lapin de garenne ?

Le lapin de garenne, polygame, s’accouple toute l’année avec différents partenaires, mais un pic des naissances est observé entre mars et août. Après une gestation d’1 mois, entre 3 et 12 lapereaux naissent glabres (dépourvus de poils) et avec les yeux fermés. Une femelle n’ayant que 6 mamelles, il existe déjà une forte mortalité chez les lapereaux, selon l’importance de la portée.

À 4 semaines, les jeunes sont sevrés et autonomes, atteignant leur maturité sexuelle vers 3 mois et ½ pour les femelles et 4 mois pour les mâles. Une lapine est de nouveau fécondable 1 mois après avoir mis bas et peut donc produire jusqu’à 6 portées par an. Un lapin de garenne vit en moyenne 9 mois. Cette durée de vie assez courte est compensée par la maturité sexuelle précoce et la fréquence des naissances.

Quelles maladies frappent le lapin de garenne ?

Les populations de lapins de garenne ont été principalement décimées par 3 maladies :

  • La myxomatose est provoquée par un virus ciblant les lapins. Les animaux malades développent des tumeurs sur les paupières, le nez, à la base des oreilles et sur les pavillons auriculaires. L’affection peut parfois faire enfler toute la tête du lapin. Les yeux suppurent, empêchant l’animal de repérer la nourriture et les dangers. Les individus atteints s’affaiblissent et meurent. Dans les formes les moins graves, les lapins infectés développent des problèmes respiratoires ou une légère ophtalmie. Certains peuvent guérir et ne contracteront plus la maladie. Aussi, l’impact de la maladie est désormais plus faible qu’il y a 50 ans ;
  • La RHD (Rabbit Haemorragic Disease) ou maladie hémorragique du lapin, a été identifiée pour la première fois en Europe en 1984. Le virus qui en est à l’origine provoque des symptômes de type hémorragique. Si elle est saisonnière, son impact est très fort sur les populations de lapins de garenne ;
  • La coccidiose, maladie parasitaire, touche surtout les élevages de lapins domestiques mais peut aussi affecter les populations sauvages. Elle provoque généralement des diarrhées suffisamment abondantes pour causer la mort de l’animal.

Le lapin de garenne est-il une espèce menacée ?

En Europe de l’ouest, le lapin de garenne a aujourd’hui fortement régressé au point qu’en 2017, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a classé en catégorie “quasi menacée”. Certaines années, la mortalité peut atteindre 90% chez les adultes et dépasser 95% chez les jeunes. Aux effets des maladies, s’ajoutent d’autres causes à l’effondrement de ses populations :

  • La prédation. Le lapin de garenne est particulièrement menacé par la prolifération de ses prédateurs tels que le renard, la belette et le putois ;
  • La régression et la fragmentation de ses habitats. Les milieux favorables à l’espèce ont beaucoup évolué en une cinquantaine d’années. Les caractéristiques du paysage rural contemporain ne favorisent par l’existence du lapin de garenne. Le lagomorphe pâtit notamment de la destruction des haies et des bosquets qui constituaient jadis ses refuges de prédilection ;
  • La chasse. Le lapin de garenne a longtemps été le premier gibier de France (13,2 millions d’individus prélevés pendant la saison 1974/75). Si la chasse a longtemps cherché à contenir l’espèce, la pratique est désormais davantage régulée et varie en fonction des départements ; il est actuellement au 4ème rang après le pigeon ramier, le faisan et les grives.
  • Son éradication. Considéré comme nuisible localement, le mammifère a fait l’objet d’actes de destruction par les particuliers ou à la demande du maire ou du préfet par battues administratives. Certains endroits, comme l’île d’Hoëdic (Morbihan) ont été débarrassés des lapins de garenne. Au-delà de cet exemple précis, c’est dans tout le secteur Nord-Ouest de la France que le lapin de garenne s’est raréfié. L’animal a d’ailleurs fait l’objet de réintroduction, notamment dans les Côtes d’Armor ;
  • Les collisions avec les véhicules. Les mœurs nocturnes de l’animal augmentent en effet les risques d’accidents.

Le lapin de garenne est-il une espèce nuisible ?

Comme indiqué précédemment, le lapin de garenne est classé nuisible dans certaines régions. À ce titre, les autorités mettent en place des mesures de contrôle pour limiter leur impact sur l’environnement et l’agriculture. Voici les principales raisons justifiant ces dispositifs :

  • Dommages aux cultures et aux jardins. Le mammifère peut causer des dégâts aux cultures, en particulier aux jeunes plants et aux légumes. Il se nourrit de feuilles, de tiges et d’écorces, ce qui peut entraîner des pertes pour les agriculteurs et les jardiniers ;
  • Creusement de terriers. Les lapins créent de vastes réseaux souterrains pour se cacher et se reproduire ce qui peut détériorer les pelouses, les terrains de sport et les zones de pâturage ;
  • Propagation de maladies. Comme détaillé plus haut, les populations de lapins de garenne peuvent propager des maladies susceptibles d’affecter d’autres animaux sauvages et domestiques ;
  • Concurrenceavec les espèces indigènes. Quand les lapins de garenne prolifèrent, leur impact sur le milieu est important : ils entravent la reproduction de certaines plantes et par conséquence, d’animaux, perturbant ainsi l’équilibre écologique.

Le lapin de garenne est-il utile ?

Le déclin d’une espèce animale finit toujours par poser des problèmes d’équilibre des écosystèmes. Des études ont permis de valoriser le rôle des lapins de garenne. Voici quelques exemples de leur utilité:

  • En se nourrissant d’herbes sèches, ils contribuent à nettoyer les sous-bois et ainsi à limiter les incendies dans certaines zones ;
  • Leurs interventions profitent à certaines plantes qui, sous l’effet de ce débroussaillage naturel, se régénèrent, croissent et finissent par se densifier. Source de nourriture, ces espèces végétales favorisent à leur tour l’existence de certaines espèces animales ;
  • Le maillage de terriers participe au bon drainage des sols, l’eau ruisselant dans les galeries sans raviner la terre ;
  • Les lapins de Garenne constituent la base du régime alimentaire d’animaux comme l’aigle de Bonelli, le hibou grand-duc ou encore le lynx ibérique qui sont considérés comme des espèces menacées ;
  • L’existence du lapin de garenne est aussi étroitement liée à celle d’un saurien, le lézard ocellé, dont l’avenir est menacé : il habite en effet les terriers du lagomorphe et les plans de préservation du lézard passent par le renforcement de la présence du lapin de garenne.

La connaissance des animaux nous conduit désormais à les considérer comme les maillons d’un vaste ensemble et participe à profondément modifier notre regard sur eux.

§ 10 :

AccueilChasseRéglementation Amendes et prison : les sanctions sévères pour la chasse aux hérissonsPar F.D 14 Oct 2024-lechasseurfrançais

Crédit photo : SHUTTERSTOCK

Le hérisson est une espèce protégée. Sa capture et sa chasse sont donc totalement illégales. Vous pourriez encourir de lourdes peines.

Depuis le 23 avril 2007, le hérisson jouit d’un statut qui le protège aux yeux de la loi. Il est donc totalement proscrit de capturer, vendre ou même transporter un de ces petits rongeurs. Totalement indispensable à notre écosystème, ce petit mammifère est dorénavant extrêmement protégé. Il permet de réguler la prolifération des insectes et des nuisibles dans nos régions. Qu’il soit originaire d’Afrique ou d’Europe, il ne doit absolument rien lui arriver sous peine de devoir payer de lourdes amendes. C’est ce qui est ouvertement indiqué dans l’article L411-1 du Code de l’environnement.


§ 1 :Les riches heures du lapin de garenne – Histoire d’un gibier légendaire

Par Claude Rossignol 28 Déc 2024

© Dominique Gest

Venu du fond des âges par petits bons successifs, le petit léporidé possède une histoire riche qui semble aujourd’hui au creux de la vague, et pourtant…

Espèce d’intérêt patrimonial, le lapin sauvage européen, appelé garenne occupe depuis toujours une place à part dans notre petite faune sédentaire. Pour autant, son nom scientifique, Oryctolagus cuniculus, ne lui a été attribué qu’au siècle par Linné.

Il a parfois été confondu ou comparé avec d’autres membres de sa famille : les léporidés. Apparus en Amérique du Nord et en Asie, ils auraient gagné l’Europe avec la grande migration du Miocène supérieur. C’est-à-dire il y a 56 à 34 millions d’années.

Le lapin de garenne : une espèce qui joue à cache-cache au cours des siècles

En ce qui concerne les seuls lapins, plusieurs variétés identifiées en Espagne sont datées entre 781 000 et 126 000 ans avant notre ère. En France, les vestiges les plus anciens d’ Oryctolagus cuniculus ont été découverts en Languedoc et en Provence. Là où le lapin aurait fourni l’essentiel de l’alimentation carnée, il y a environ 400 000 ans. Les populations ont ensuite progressivement diminué jusqu’à l’âge du fer. Avant de disparaître sans laisser la moindre explication. Mais on ne peut s’empêcher de penser à une pandémie.

réimplantation lapins© Isabelle Leca

L’espèce fut redécouverte sur la péninsule Ibérique par les Phéniciens environ 1 000 av. J.-C. Frappés par la pullulation de petits mammifères fouisseurs qui ressemblaient aux damans (mammifère un peu plus gros qu’un lièvre) de leur pays, ils appelèrent ce territoire « le Pays des damans ». Latinisée, l’expression aurait donné Hispania. Autrement dit, l’Espagne devrait son nom à la présence du lapin sur son sol. Dans les années 70 av. J.-C., Varron, écrivain, savant et magistrat en campagne en Espagne, le décrit comme « notre lièvre sur une certaine partie, mais avec les jambes courtes ». C’est lui qui eut l’idée de cantonner des lapins dans des parcs murés (déjà employés pour contenir le lièvre), ancêtres des garennes médiévales.

Ensuite, aussi mystérieusement qu’il avait disparu, le lapin a recolonisé la Gaule méridionale vers le IIIe siècle.

garenne moyen âge

Miniature représentant une scène de « chasse au furet » dans une « motte a conils » ; tirée du Psautier de la Reine Mary, vers 1340

Le « ban de garenne »

Le Moyen Âge lui donna un nouvel essor. De droit régalien sous les Carolingiens, le « ban de garenne » devient un droit féodal au XIIIe siècle. Pour autant, les garennes ne sont pas nécessairement closes. Et, à vrai dire, les nobles et les ecclésiastiques s’y réservent plutôt le grand gibier. Alors que les paysans y capturent, plus ou moins légalement, des lapins par piégeage.

À cette époque, seul Le Livre de chasse de Gaston Phébus traite de la chasse du lapin. Ce petit animal qui se terre n’est guère que la cible des flèches des dames dans le jardin des châteaux.

chasse lapin de garenne au moyen âge

Extrait des « Taymouth Hours » réalisées à Londres vers 1330

Pour mettre un frein au développement de ces véritables chasses gardées qui portent préjudice à l’agriculture, le roi Jean le Bon décide par ordonnances, dès 1355, d’interdire l’accroissement des anciennes garennes ou d’en créer de nouvelles, puis oblige à les clore. Charles VII, en 1451, et en 1515, puis Henri IV et enfin Colbert en 1669, maintiennent une sévère réglementation du droit de garenne, jusqu’à l’abolition du privilège le 4 août 1789.

Notez qu’au XV° siècle le lapin est domestiqué et devient le seul animal d’élevage originaire d’Europe.

Napoléon III chassant à tir à la faisanderie de Compiègne (Janet-Lange), on peut voir aussi de nombreux lapins au sol

Sous le règne de Napoléon III : point d’orgue de l’histoire du lapin

Après la Révolution, tandis que les garennes disparaissent, le règne de Napoléon III marque d’un point d’orgue l’histoire du lapin. Dans chacun de ses « tirés », territoires aménagés, la population de lapins se composait d’environ 4 000 à 5 000 individus. Cet engouement impérial trouva un écho favorable en province, notamment en Sologne.

Associé au développement des armes à feu, le lapin favorise une chasse populaire en milieu rural et devient, par goût ou par nécessité, le gibier roi des exploitants et ouvriers agricoles, des petits artisans et commerçants. Au point qu’en 1940, l’ordonnance de la Wehrmacht concernant la réglementation de la chasse, autorise les Français à chasser le lapin au fusil sur une partie des territoires occupés, en raison de sa prolifération.

Le lapin favorise une chasse populaire en milieu rural et devient, par goût ou par nécessité, le gibier roi

tableau de chase au lapin

Tableau de 50 millions de têtes de lapin de garenne en 1952-1953

Cet état de grâce dure jusqu’au début des années 1950, plus précisément jusqu’à la saison 1952-1953, dont le tableau de chasse dépasse 50 millions de têtes. Deux ans de myxomatose plus tard, le prélèvement est divisé par cinquante.

À la fin des années 1980, une nouvelle maladie virale apparaît, hémorragique celle-là, le VHD (pour Viral Hemorrhagic Disease). On sait à présent que ce fléau laisse toujours quelques rescapés après son passage, pour peu que le noyau de population impacté soit assez important. Depuis 2010, un variant appelé VHD2 cause les mêmes ravages, mais avec une évolution un peu moins rapide. Petit fait notable dans l’histoire de l’espèce : en 1992, le lapin devint officiellement animal de vénerie, c’est-à-dire chassable à courre. Quarante-deux équipages découplent actuellement dans cette voie délicate, soit six de plus que sur le cerf.

S’il demeure un gibier très prisé des chasseurs, le lapin est également une bête sauvage susceptible de commettre d’importants dégâts aux cultures et plantations forestières.

Outre notre espèce européenne, il en existe plus d’une vingtaine dans le monde, et plusieurs sont menacées d’extinction et protégées. D’ailleurs notre lapin de garenne figure lui-même à présent sur la liste des espèces en danger.

© Isabelle Leca

Le lapin de garenne: espèce «quasi menacée»

Il apparaît comme « quasi menacé » (NT). C’est-à-dire « espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacées si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises », dans la dernière mouture de la classification du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cette organisation mondiale travaille notamment en partenariat avec le Muséum national d’histoire naturelle et l’Office français de la biodiversité (OFB). Elle attribue aux espèces un statut de conservation qui fait référence dans la communauté scientifique.

jusqu'à quel âge vit un lapin© Isabelle Leca

Un argument de poids pour les amateurs de petit gibier qui souhaiteraient lui apporter leur aide, mettre en place des plans de gestion et des aménagements de territoires en faveur de notre Jeannot national.

Le Chasseur Français – n° 1476 


* L’interdiction formelle de la chasse au hérisson

Un couple a récemment fait l’amère expérience de la chasse au hérisson. Dans le parc de Fontgraine, à Villefranche-sur-Saône, au mois d’août dernier. « Ils sont parvenus à mettre en cage sept hérissons lors de cette nuit d’été »Un exploit qu’ils ont payé au prix fort dans la foulée. Immédiatement arrêtés par la brigade anticriminalité, ils ont eu à payer une amende de 1000 €. Mais ils n’étaient pas au bout de leurs peines. Ils ont en effet dû dédommager la SPA à hauteur de 1200 €. Les personnes qui viendraient à enfreindre cette loi dans des proportions beaucoup plus importantes pourraient encourir jusqu’à 150 000 € d’amende et trois ans de prison.

* La volonté de protéger la faune et la flore

De tels montants peuvent paraître surprenants pour de si petites bêtes. Cela est simplement le reflet de l’importance qui leur ait attribué. Les hérissons sont en effet de véritables atouts dans l’équilibre des différents écosystèmes où ils évoluent. Les autorités par cette décision veulent marquer l’importance considérable qu’ils accordent à la préservation de notre environnement. Il est donc à retenir que quiconque déciderait de capturer, transporter, mutiler ou vendre un hérisson est passible d’une peine de prison.

Que faire si vous tombez sur un hérisson dans votre jardin

Adopter un hérisson en tant qu’animal de compagnie est donc totalement interdit. Si d’aventure, vous en croisiez un, la meilleure chose à faire serait de contacter un centre de soin de la faune sauvage. Autrement, si sa présence ne vous dérange pas, faites en sorte de lui faciliter la vie dans votre jardin. Il sera en effet par la suite un précieux allié contre de nombreux envahisseurs indésirables. Évitez les produits chimiques, ne tondez pas votre gazon à ras et vous pouvez même lui laisser un petit coin avec des herbes hautes afin qu’il y trouve refuge.

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